Camp Hardy, 6 juillet 1960
Le capitaine-commandant Gilles LeBlanc fut bombardé commandant de Camp Hardy, les mutins apaisés l’ayant choisi pour remplacer le colonel, dont ils avaient exigé le départ avec véhémence, tout comme le départ du major.
Ce furent donc lui et un capitaine, lui aussi jugé « bon officier » par la troupe, qui assumèrent le commandement. Au total, environ la moitié des officiers de Camp Hardy furent chassés, tandis que l’autre moitié – surtout ceux qui avaient de jolies filles – furent « gentiment invités » à rester.
Gilles LeBlanc craignait pour la sécurité des siens, et chercha à les faire évacuer, mais les gardes veillaient au grain : aucun Blanc n’était plus autorisé à sortir de Camp Hardy. Le capitaine-commandant Gilles LeBlanc le savait bien, les officiers blancs et leurs familles étaient gardés comme otages. Il lui fut d’ailleurs interdit de porter des armes, à lui comme à tous les autres Blancs.
Comme par une curieuse coïncidence, les officiers célibataires furent tous chassés sans exception, mais les femmes civiles comme mademoiselle Christiaens et Virginie Longin, qui étaient parvenues à rejoindre le mess des officiers à temps, furent toutes obligées de rester.
Les soldats de la Force publique du Congo étaient rois et maîtres. La confiance régnait, et seuls les plus naïfs et les imbéciles continuaient de croire que toute cette histoire finirait bien.
Jeudi, 7 juillet 1960. L’ordre était rétabli à Camp Hardy, mais le capitaine-commandant Gilles LeBlanc ne savait plus trop quoi faire.
Toutes les lignes téléphoniques des officiers étaient sous écoute, il n’en doutait pas. Il ne pouvait pas non plus envoyer de télégrammes, car cela aussi était passé au crible. Il ne pouvait pas davantage envoyer de messages cryptés; c’est qu’il avait lui-même formé de ses hommes dans le cryptage et le déchiffrage de messages; il les avait d’ailleurs très (trop) bien formés.
Trois adjudants vinrent à son bureau, c’est-à-dire celui de l’ex-commandant, le colonel, dont la femme était hospitalisée, en train de se remettre péniblement de son calvaire.
Les trois adjudants s’excusèrent pour les violences et les brutalités commises par leurs hommes. Ils insistèrent pour dire qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de faire du mal aux officiers et à leurs familles, mais ils avaient jugé nécessaire d’envoyer un message fort.
Ils promirent solennellement qu’on ne toucherait plus à aucun Blanc à Camp Hardy, aussi longtemps qu’officiers et sous-officiers blancs, de même que les spécialistes civils, montreraient leur bonne volonté en restant avec leurs familles.
« Je vois, » répondit-il. « Bon, alors je puis me fier à votre parole, Messieurs. »
Le commandant intérimaire les fit alors sourire en blaguant… « Messieurs, j’ai ouï-dire que tous les soldats congolais vont être promus d’un grade, avec augmentation de solde correspondante. Et puisque la mesure ne s’applique pas à moi, je crois bien qu’il va me falloir attendre encore quelques années avant ma promotion de major. »
Le climat était tendu; il faisait de son mieux pour calmer le jeu, en étant poli et en les appelant « Messieurs », du jamais-vu venant d’un officier s’adressant à des sous-officiers, mais il le savait trop bien : lui, les autres officiers et leurs familles étaient en fait des otages.
Pour l’heure, c’était encore possible de calmer la crise pacifiquement juste assez longtemps pour que lui et sa famille puissent rentrer en Belgique. Sa plus grande crainte venait de Bruxelles : si l’état-major métropolitain envoyait un trop fort contingent de troupes belges, cela enragerait le gouvernement et l’armée du Congo, auquel cas tout incident sérieux, toute escarmouche avec effusion de sang, ferait sauter la poudrière! De nouvelles mutineries éclateraient partout, et cette fois plus rien n’arrêterait les mutins en colère, car c’était eux à présent qui contrôlaient l’accès aux armes! Tout le Congo s’embraserait.
À la radio, le premier ministre Lumumba annonça à la nouvelle nation qu’il avait limogé le général Janssens et que chaque soldat congolais était promu d’un grade avec effet immédiat. Il tâchait par tous les moyens de calmer les troupes agitées. La chose qu’il omettait de dire, c’est qu’il avait congédié le colonel belge qui dirigeait la sécurité intérieure et l’avait forcé à retourner dans la Métropole, précipitant l’effondrement de toute l’organisation, déboires auxquels s’ajoutait le départ du plus gros des fonctionnaires blancs, qui avaient pris le premier billet pour Bruxelles, morts de peur pour eux-mêmes et leurs familles.
Vendredi, 8 juillet 1960. La situation à Léopoldville se détériora brusquement en avant-midi, quand le centre-ville fut plus ou moins pris d’assaut par des mutins, à présent lourdement armés, venus de Camp Léopold. C’est qu’il circulait une rumeur selon laquelle des troupes soviétiques étaient sur le point d’atterrir à l’aéroport avec le soutien de Bruxelles.
Un bataillon congolais dépêché sur les lieux pour en avoir le cœur net retourna immédiatement au centre-ville; les soldats commencèrent à arrêter des voitures pour fouiller les véhicules et toutes les personnes européennes, à la recherche d’armes. Quelques exactions furent commises.
Une journaliste allemande se retrouva les seins nus, mais elle échappa au pire par sa présence d’esprit, en racontant la légende d’une Lorelei sanguinaire, pire que les sirènes et dont l’esprit animait ses cheveux roux. Les soldats, superstitieux, prirent peur, et la Munichoise rousse échappa au viol.
Vers 9 h 30, les soldats avaient fermé le port, paralysant le traversier et empêchant les réfugiés de passer à Brazzaville, tandis que d’autres mutins occupèrent le central téléphonique, où quelques téléphonistes furent violées. D’autres encore bloquèrent la route de l’aéroport, autorisant quelques automobilistes à passer moyennant paiement en nature.
Le centre-ville grouillait de soldats de la Force publique. À pied, en camion ou en jeep, ils patrouillaient les rues, interpellant tout passant d’apparence européenne qu’ils apercevaient en prétendant être à la recherche d’officiers belges. Par ailleurs, des mutins investirent deux des plus gros hôtels de la capitale.
Là, on trouva prétexte pour brutaliser des ressortissants européens; ils violèrent même deux chanteuses et une actrice américaines bien connues, dont l’identité resta un secret d’État. Un touriste canadien-français prit même des photos de sa femme pendant que des soldats la forçaient à tour de rôle; tout le monde riait et la jeune épouse catholique passa deux heures inoubliables à se faire brasser et frotter les seins d’un orgasme à l’autre.
Un bataillon de soldats était convaincu, ou s’était lui-même convaincu que le premier ministre Lumumba faisait venir un fort contingent de troupes soviétiques en vue de désarmer la Force publique. Le bataillon de mutins en colère prit d’assaut le grand hôtel et mit à sac les chambres et les suites où logeait la délégation soviétique, notamment l’ambassadeur de l’URSS et sa famille, qui avaient assisté aux célébrations entourant la déclaration de l’indépendance, prononcée huit jours plus tôt.
Des femmes et filles russes furent sauvagement déshabillées et violées par de très nombreux mutins qui hurlaient leur colère mêlée d’une brutale joie hormonale.
Le trop-plein de nègres en uniforme se déversa dans le reste de l’hôtel; on fit du porte-à-porte, et l’on dégota à peu près tout ce que l’hôtel avait d’épouses et de filles au joli minois et aux cuisses blanches. Ces touristes avaient vu les défilés de l’indépendance; maintenant c’était les mutins qui défilaient dans leur chambre pour leur montrer une autre façon de célébrer l’indépendance.
La troupe s’agitait partout à Léopoldville et dans un nombre croissant de régions, à mesure que se répandait la rumeur au sujet des soldats soviétiques. On soupçonnait les civils belges de s’armer; la rumeur était fondée. Il s’ensuivit des incidents où des soldats de la Force publique vinrent frapper chez des Blancs; ils firent des perquisitions « légales » lors desquelles ils saisirent toute arme trouvée sur les lieux. Ce fut bien entendu l’occasion de nouveaux actes de violence contre des ressortissants belges.
De nombreux réfugiés et rescapés de cette chasse aux Blancs prirent la route à travers tout le pays, direction l’aéroport ou la Rhodésie, pays limitrophe au sud. La plupart de ces Blancs en fuite, dont certains s’étaient armés jusqu’aux dents, passèrent la frontière sans problème. Certaines familles eurent moins de chance et se firent piéger dans quelque secteur contrôlé par des mutins, et l’on vit des barrages routiers devenir le théâtre de viols collectifs en plein jour.
Telle épouse flamande fut violée au bord du chemin, en pleine brousse, devant ses grands-parents. Tel grand frère assista, impuissant, au viol de ses sœurs pendant que d’autres soldats s’amusaient à sodomiser sa petite-amie et sa mère, près des deux voitures stoppées par un camion militaire sorti de nulle part, et qui assurément les attendait après avoir été prévenu par les soldats d’un barrage routier passé sans problème quelques minutes plus tôt; ces derniers avaient sauté dans leur jeep et rappliqué en vitesse pour avoir leur part de ce butin charnel.
Samedi, 9 juillet – Le premier ministre annonça solennellement que la Force publique devenait l’Armée nationale du Congo, et que son corps des officiers était africanisé : les grades de sous-lieutenant à général étaient désormais accessibles aux soldats congolais. La nouvelle Armée nationale aurait un commandant en chef et des officiers congolais. Au Président revenait le commandement suprême, et le premier ministre Lumumba restait ministre de la Défense.
Quant aux officiers belges restant au sein de l’Armée congolaise, ils agiraient désormais en qualité de conseillers civils. Les mêmes conditions d’africanisation s’appliqueraient à la gendarmerie et à la police.
À Camp Hardy, un adjudant Bobozo aux états de service exemplaires fut, du jour au lendemain, promu colonel et commandant de la garnison. Deux autres adjudants furent promus majors. Ainsi, les mêmes adjudants qui étaient passés voir le capitaine-commandant LeBlanc dans son bureau en tant que subordonnés deux jours plus tôt lui étaient désormais supérieurs en grade. Pire, lui n’était plus qu’un conseiller civil, obligé désormais de venir travailler en veston et cravate, et sans arme bien entendu!
Le capitaine-commandant, vétéran de la retraite de Dunkerque, fit un effort surhumain d’humilité pour prendre la chose du bon côté, s’accrochant à l’espoir de fuir indemne, lui, sa femme et ses deux belles grandes filles.
Mais c’est tout son univers qui s’écroulait sous ses pieds. Chaque nouveau jour amenait son lot d’événements impensables; il allait de surprise en surprise. Il sentait qu’il n’était plus que le jouet d’une immense tempête politique, avec le risque de devenir un pion sacrifié.
D’autres officiers le prirent très mal. Ils faisaient beau visage au nouveau colonel de couleur, mais ils bouillaient de colère! Ils étaient outrés de se retrouver dindon d’une farce grotesque. Quel cirque! Ils espéraient voir des troupes belges débarquer en masse au Congo pour écraser ce qu’ils voyaient comme une rébellion.
Gilles LeBlanc leur rappela que la violence n’était pas la solution dans ce cas-ci. Songeaient-ils à leurs familles ici à Camp Hardy et à ce qui risquait de leur arriver en cas de mutinerie totale? La garnison comptait à présent seulement 55 officiers blancs contre 3 000 soldats congolais.
Il fallait gagner du temps, jusqu’à ce qu’ils trouvent un moyen de foutre le camp et de sauter dans le premier vol pour la Métropole. Le Congo était d’ores et déjà perdu pour la Belgique. Ne le comprenaient-ils pas? La violence avait éclaté aux quatre coins du pays; le lien de confiance était rompu; il n’existait plus d’endroit sûr. La plupart des fonctionnaires avaient pris ou prenaient la poudre d’escampette, laissant tout l’appareil étatique désorganisé sans retour, dépourvu de personnel dûment formé.
Les officiers blancs n’avaient plus qu’une seule planche de salut : partir, et en vitesse. Seulement, toutes les issues étaient sous forte garde, surtout depuis que le colonel Bobozo avait été bombardé commandant. On aurait dit qu’il veillait très jalousement sur ses prisonniers et guettait la première occasion de profiter de la situation.
Pendant la nuit du 9 au 10 juillet, deux capitaines tentèrent de s’évader de l’enceinte du camp, de nuit, avec leurs femmes, un fils de vingt ans et une fille de deux ans plus jeune. Ils envisageaient de courir à Thysville, d’où ils téléphoneraient à des amis de Léopoldville qui viendraient les chercher.
Leur plan échoua, et ce fut tant mieux pour leurs amis de Léopoldville, qui se seraient sans doute fait cueillir à un barrage routier, car le colonel Bobozo n’était pas un crétin; il tenait serré son double périmètre autour du camp, périmètre qu’il appelait affectueusement « grandes lèvres » et « petites lèvres » en songeant à Juliette LeBlanc, qu’il comptait s’offrir à la première occasion. Il laisserait sa sœur Anne aux deux majors.
Les deux capitaines crurent la voie libre, mais les gardes se tenaient cachés et communiquaient en faisant des bruits d’oiseaux de nuit.
Le sergent donna un grand coup d’air à son sifflet et les fuyards blancs furent aussitôt encerclés et mis en joue par sept soldats, dont certains braquaient leur lampe de poche sur eux et les éblouissaient de cette lumière soudaine.
D’autres soldats accoururent, ameutés par le bruit. La jeune fille et les épouses furent tout de suite remarquées et sifflées par la troupe. Les deux officiers pris en faute furent traités de mauvais Blancs et roués de coups de crosse. Le fils de 20 ans tenta stupidement de se défendre, frappa un soldat d’un solide direct, puis fut dangereusement rossé par trois ou quatre soldats qui le frappèrent de leurs bottines et de leurs crosses de fusil jusqu’à ce qu’il fût étendu, presque inconscient, avec le visage tuméfié, un œil en train de se fermer sous l’enflure et des plaies ouvertes saignant abondamment.
Le jeune homme salement amoché n’eut pas moins le plaisir immoral d’une érection lorsqu’il entendit Laurence, la jeune fille qu’il courtisait, commencer à se faire attoucher par des Congolais qui s’attroupaient autour d’elle.
Les deux épouses et la fille allaient être violées sur-le-champ et par toute la troupe, qui formait à présent un peloton d’une trentaine d’hommes.
La jeune fille cria au meurtre et demanda poliment aux soldats d’arrêter quand ils lui déchirèrent son joli chemisier couleur safran qui rehaussait à merveille le châtain de ses cheveux ondulés, portés mi-longs. Son soutien-gorge fut pulvérisé par une main tribale et ses seins de jeune fille née à Gand apparurent sous les faisceaux des lampes de poche.
Les propos fusaient dans la troupe…
« Oh, elle a de beaux petits nichons, la petite Laurence! »
« Allez les gars, on va tous la violer, cette petite chipie! »
« J’ai hâte de voir son joli petit cul de Blanche! »
« Arrachons-lui son pantalon… »
« Hé, ma pouliche, fais voir tes jolis petits pieds… »
« Et moi, foi de caporal Banza, je vais l’enculer devant son père! »
« Je parie qu’il va aimer voir ça, le gros cochon! Et si on l’obligeait à violer sa fille? »
« Ça, ce serait chouette »
« Allez vous autres, fermez vos gueules et déshabillez-moi cette trainée! » conclut le sergent.
Déjà, les deux épouses belges, Joséphine et Sophie, étaient allongées par terre.
Les soldats avaient précipitamment monté la jupe de Joséphine et lui avaient retiré sa petite culotte afin de voir si elle avait beaucoup de poils, qui seraient assurément foncés puisque Joséphine était une brune. Les rires gras et sifflets fusèrent quand on découvrit sa jolie touffe, qui formait un triangle net et invitant pour les soldats. Comme elle avait de tout petits seins, ils lui laissèrent son chemisier intact et commencèrent à la violer à tour de rôle.
Sophie, qui avait la poitrine plutôt généreuse, eut le chandail lacéré de la lame d’un couteau, puis brutalement déchiré. Un gros soldat, qu’elle connaissait depuis sept ans, et qui était si bon et gentil d’ordinaire, lui arracha brutalement le soutien-gorge et plongea sa tête de nègre entre ses deux seins, qui formaient deux petites collines de chair, bien rondes, surmontées de mamelons aux larges aréoles, qui disparurent bien vite sous un essaim de mains avides. La beauté de ses seins lui valut un sursis de quelques minutes, avant qu’elle fût mise toute nue et violée sauvagement.
Mais c’est Laurence, la fille, qui avait surtout la cote. Maintenue debout au milieu des soldats, elle ne put réprimer un couinement d’excitation secrète lorsqu’elle sentit les lèvres charnues et les mains d’ébène se poser sur ses petits seins fermes. L’adolescente savait que son père et Roger la regardaient se faire déshabiller, elle protestait et suppliait qu’on ne lui fasse pas violence, mais les langues de soldats congolais sur ses petits mamelons pâles lui arrachaient de criants halètements qui lui valurent de se faire qualifier de salope blanche.
Elle avait mis un pantalon blanc lui descendant à mi-mollets. Elle sentit l’air nocturne et frais lui caresser les pieds nus quand la brise souffla sur la scène de déshabillage qui marquait la fin de sa vie de jeune fille.
Elle commença à pleurer comme une Madeleine quand le sergent, un grand gaillard bien bâti, lui ôta rapidement son pantalon et sa petite culotte. Elle avait voulu se garder vierge pour Rémi, le fils de Roger qui gisait à demi inconscient non loin de là. Elle avait prévu accéder à ses demandes, car elle le savait sincère et honorable. Elle avait rêvé de la nuit de noces où elle se donnerait enfin à lui, et il l’aurait à lui, tout entière, pour toujours; et elle l’aurait, lui…
Ce rêve de virginité offerte au soir des noces fut brutalement fracassé par la grosse bite du sergent, qui ria bien fort quand il sentit comme elle avait la chatte mouillée de s’être fait sucer les seins par les Congolais.
Rémi vit l’horreur de son seul œil ouvert quand le sergent entra en Laurence et commença à la violer, debout et lui empoignant puissamment le dessous des cuisses tandis que les soldats lui tenaient les bras et d’autres continuaient de lui caresser la poitrine.
Les jambes forcées d’enserrer le corps massif du sergent, Laurence fut éperonnée à répétition par sa grosse bite. Au début, la douleur fut cuisante, insupportable, puis les coups de boutoir devinrent étrangement agréables à recevoir pour son corps, mais horribles pour son esprit.
Fascinée, Laurence n’arrivait pas à fermer les yeux; elle regardait sans cesse le large visage sombre du sergent Kongolo, qu’elle connaissait de vue et de nom. Son nez épaté, ses lèvres charnues et l’ivoire de ses dents attisaient son plaisir sauvage pendant qu’il la violait comme un taureau en laissant échapper de forts grognements.
Les mains sur ses seins et les remarques grivoises des soldats, qui lui disaient tous comment ils allaient la violer, achevèrent de rendre son corps fou de plaisir, tandis que le sergent la labourait de ses solides coups de bélier.
Laurence cria et jouit très fort au milieu des soldats; son corps l’obligea à serrer le sergent dans l’étau de ses jambes en pressant son sexe contre lui pour le prendre bien profond en elle.
Elle aperçut sa mère Joséphine se faire violer en missionnaire, à côté de Sophie, que d’autres mutins tenaient presque à l’envers : un caporal la violait en lui soulevant les hanches tandis qu’elle était maintenue au sol, les épaules à plat.
Puis, ce fut le sergent qui lâcha un juron victorieux en déversant une formidable quantité de sperme bien chaud dans Laurence. La vierge devenue femme lâcha un long braillement en recevant cet hommage à sa jeune beauté.
Un autre soldat la prit de la même manière. Il conclut l’affaire en peu de temps. Laurence gémit en recevant sa semence. On la mit par terre, puis plusieurs hommes se succédèrent rapidement, l’enfilant en missionnaire à petits coups de bite rageurs. Elle fut ensuite mise à quatre pattes, violée de nouveau par le sergent, puis enculée par un caporal, qui fit ce qu’il avait annoncé plus tôt.
La jeune fille cria de douleur comme une âme perdue pendant qu’il la sodomisait en la traitant de salope bourgeoise et en lui répétant qu’elle devait payer pour les quatre-vingts ans de violence coloniale.
Les Congolais prirent un immense plaisir à regarder son cul si blanc, presque lumineux, tandis que ses courbes se faisaient profaner par la bite noire du caporal, qui lâcha un râle soudain en lui balançant un gros paquet de foutre dans le rectum.
La jeune Laurence continua ainsi de prendre une succession infinie de verges africaines dans le cul ou la chatte. Elle aperçut son père et Roger, à genoux et menottés, les pantalons baissés et leurs deux pénis pris d’une érection majestueuse. Son père regardait par terre, mais il avait le regard qui revenait sans cesse à la scène de son viol prolongé.
Un peu plus loin, sa mère et Sophie étaient nues et agenouillées, obligées de lécher et sucer les bites des soldats, devenus nombreux à mesure que l’attroupement grossissait. Ils riaient comme des fous toutes les fois qu’un trait de sperme arrosait l’une ou l’autre au visage.
Laurence gémit comme une brebis saisie par les crocs d’un loup quand on obligea son père à avancer sur elle. Elle continua de gémir tout le temps que son père la posséda, temps qui fut heureusement de courte durée, car le père fut bientôt foudroyé d’un plaisir qui le força à hurler au visage de sa fille, qui pleurait sous lui en recevant ce sperme qui menaçait de la faire mère et sœur d’un même enfant.
Les soldats rigolèrent comme au cirque en buvant de la bière, que quelqu’un avait eu la bonne idée d’aller chercher. Les soldats au sexe repu fumèrent des cigarettes en regardant les épouses et la fille se faire embrocher à la sauce congolaise jusqu’au matin blafard. Nuit d’horreur pour les uns, nuit de réjouissances pour les autres.
Le sergent eut envie de fourrer Sophie, qui avait la jolie trentaine. Elle fut forcée de le prendre au sol, jambes pliées et bien ouvertes. Sophie sentit tout de suite à quel point cet homme était plus fort et vigoureux que son mari; il la prit sans ménagement, la secouant jusqu’à la moelle par ses coups de bélier tandis que ses seins amples bougeaient en fortes saccades sous ce déchaînement.
Sophie jouit en couinant comme une chienne, deux fois plutôt qu’une, avant que le sergent lui envoie sa grosse vinaigrette pour la réchauffer sous le ciel de l’aube.
Pendant ce temps, Joséphine était à quatre pattes, en train de se faire emboutir par Roger, le mari de Sophie, épousée en secondes noces. La troupe trouvait amusant d’obliger l’officier à faire de son ami un cocu. C’était d’autant plus drôle que la femme et épouse n’arrivait pas à s’empêcher de gémir de plaisir en sentant la bite de Roger l’explorer intensément.
Le mari trompé reçut compensation : sa fille dut venir s’agenouiller devant lui. Elle prit sa verge dans sa bouche et, obéissante, elle suça, lécha et massa cette verge paternelle jusqu’à ce qu’elle entende l’homme brisé hurler d’un indicible chagrin mêlé d’un prodigieux cri de jouissance. L’explosion fut gigantesque; la fille reçut une douche de sperme sur les seins, le tout sous les applaudissements nourris des mutins.
Plus tard, les deux officiers pris en flagrant délit de fuite, le visage tuméfié des coups de crosse reçus, furent traînés tout sanglotants au bureau du colonel Bobozo. Le colonel nègre leur dit d’un ton calme qu’ils étaient dégradés, à quoi les deux capitaines, en qui une morgue naturelle subsistait, répondirent avec hauteur que seul le roi Baudouin avait le pouvoir d’autoriser une telle mesure, car leur commission émanait du monarque.
« Mauvaise réponse! » leur hurla le colonel.
Il fit signe aux gardes les escortant, et les deux officiers blancs furent de nouveau roués de coups de crosse et de bottines fournies par la puissance coloniale déchue.
« Bon! Caporal, allez me chercher deux jeunes employées blanches de l’administration et dites-leur que le colonel souhaite les voir. Prenez deux hommes et amenez-les-moi ici de gré ou de force; au trot! »
Le caporal et deux gardes partirent tout de suite s’acquitter de cette mission simple. Le colonel se tourna vers les deux officiers captifs. Il saisit leurs pattes d’épaule et arracha les insignes de leur grade, puis les gifla tous deux.
Le caporal et les deux autres revinrent bien vite avec deux jeunes filles. Les deux blanches étaient blêmes de terreur, mais tâchaient de garder leur calme. Le colonel les considéra du regard, les passa en revue de la tête aux pieds; la plus jeune commença à pleurer en silence.
« Allons », lui dit le colonel d’une voix qui se voulait paternelle, « comment t’appelles-tu, ma petite demoiselle? »
Il s’approcha d’elle, lui caressa doucement le menton, qu’elle avait bien lisse et blanc comme lis.
« C… Clothilde. J’m’appelle Clothilde. J’viens de Bruges… S’il vous plaît, ne me faites pas de mal! »
« Oh, comme tu es belle! » fit le colonel, ignorant les paroles de Clothilde et lui caressant doucement les cheveux, qu’elle avait longs et bruns. Elle sanglotait convulsivement, mais n’osait ni reculer, ni résister.
« Mais qu’est-ce que c’est que ces manières? » fit sa collègue, une secrétaire d’à peu près 25 ans. « Alors, reprit-elle, parce que le pays est devenu indépendant, ça se croit tout permis!? »
Le colonel la regarda d’un œil amusé. Cette fille-là, châtaine, avait les cheveux mi-longs, attachés en chignon pour le bureau et portait un joli petit tailleur dont la coupe ajustée laissait resplendir ses formes de petite demoiselle. Il remarqua son alliance.
« Ah, Madame est mariée! » fit le colonel nègre.
« Oui, mariée, et je puis vous assurer que mon mari vas vous… Hé! Mais… Mais qu’est-ce que vous faites!? Non! Lâchez-moi… Non! Otez vos sales pattes de nègres de sur moi! C’est un ordre! » protesta la secrétaire en panique.
Les deux gardes qui venaient de la saisir sur l’ordre non verbal du colonel rirent de bon cœur en entendant la jeune fille prétendre leur donner des ordres. Se faire traiter de sales nègres les excitait encore plus. Ah, que ça allait être bon d’enfiler cette fille-là. Elle allait goûter au Congo profond!
Deux autres gardes encadraient les deux prisonniers belges, hier officiers, aujourd’hui menottés et impuissants. Les trois autres gardes, dont le caporal, se joignirent au colonel, qui embrassa de force la jeune fille nommée Clothilde.
« Tenez-la bien vous autres! Je vais lui frotter un peu les seins, à cette fille de Bruges! » renchérit le colonel Bobozo, qui se tourna vers les deux capitaines qu’il venait de dégrader officieusement :
« Vous faites une belle paire de joyeux drilles, vous deux! Non contents d’avoir cherché à vous échapper, vous avez voulu encore faire les fiers avec moi. Eh bien, ce sont ces deux filles qui vont payer pour votre faute! Vos femmes et votre fille ont trop servi cette nuit, et celles-ci sont bien fraîches! Et puis, faut que j’avoue, ça faisait longtemps que j’avais envie de m’offrir une jolie petite Blanche. J’attendais seulement l’occasion, et pour vous remercier, je vais vous laisser les violer à votre tour quand on aura fini de les fourrer! »
Les deux « ex-capitaines » savaient trop bien que protester ne servirait qu’à rendre la punition plus dure pour les filles. Ils regardèrent donc la scène en silence, non sans excitation secrète, surtout quand ils virent les grosses mains noires du colonel saisir le blanc chemisier de Clothilde, qui sanglotait dans son silence terrifié.
En arrière-plan, la jeune femme mariée criait à tue-tête pendant que les deux gardes, en ricanant, la plaquaient sur le ventre contre le bureau du colonel. D’une main rageuse, ils lui baissèrent sans cérémonie et la jupe et la petite culotte, faisant apparaître son cul, assez large et magnifique par sa blancheur. La jeune secrétaire continua de les traiter de sales nègres tandis que le premier, qui avait déjà sorti sa verge bien bandée, la pénétra sauvagement et commença à la violer par derrière, comme une chienne, tandis que l’autre garde la tenait plaquée face première contre le bureau d’acajou.
Clothilde Marais, 19 ans, lâcha un cri perçant, mais bref, quand le gros colonel déchira brutalement son chemisier en faisant voler les boutons. Il saliva quand il vit ses beaux petits seins gardés par un soutien-gorge, qui tint une demi-seconde contre la puissante main du Congolais, qui poussa un grand râle de satisfaction barbare lorsqu’il vit la jolie paire de nichons s’offrir à sa vue dans une splendeur lactée, enjolivée de petits mamelons surmontant de roses aréoles à la rondeur aussi parfaite que le galbe de cette poitrine de lycéenne.
« Vous… vous serez tous…fusillés! Sales macaques! Sales bâtards! Fumiers! Fumiers! » faisait la secrétaire au beau cul tandis que son visage lisse glissait en leitmotiv sur la surface du bureau, tout son corps agité des secousses nerveuses du soldat qui la prenait par derrière à coups de bites donnés en furieuses rafales, jusqu’à ce qu’il poussa un râle primitif et libéra son sperme, dont elle sentit la chaude honte se répandre bien profond en elle. Puis, l’autre garde lui donna le même traitement d’honneur.
« Aahhrr! Oui! Ahh, que c’est bon! » fit le colonel Bobozo, sa voix lourde de son accent lingala tandis qu’il se jetait sur les petits seins de Clothilde et se délecta de cette pâleur de chair tout européenne. Les deux officiers belges eurent une érection incontrôlable en regardant cette scène surréaliste. Clothilde, qui avait les mamelons bien sensibles, commença à haleter et à couiner de plaisir malgré elle tout en pleurant. Les autres gardes la tenaient ferme. L’un d’eux l’embrassa amoureusement tandis que le caporal lui ôtait sa jupe, ses jarretelles et ses bas de soie; il se prosterna à ses pieds, qu’il se mit à couvrir d’ardents baisers sitôt que la jeune fille fut pieds nus.
Le colonel était incapable d’arrêter de sucer et caresser les seins de Clothilde. Le caporal en profita pour lui retirer sa petite culotte, découvrant un joli buisson étroit, d’un brun foncé aux accents de noisette chocolatée, qui accentuait le blanc de sa peau lisse; il toucha cette touffe allongée, entendit Clothilde soupirer sous les embrassades du garde, puis commença à la rendre folle en passant un doigt expert dans son vagin; il vit que les Blanches avaient le clitoris exactement au même endroit que les Congolaises.
« À propos, caporal, » lui dit le colonel tandis qu’il léchait le sein de Clothilde, « je viens de recevoir un appel de l’état-major. Tu es promu sous-lieutenant. Toutes mes félicitations! Et oh, as-tu envie de goûter ses seins? Moi, j’ai bien envie de goûter à la touffe d’une Blanche! »
Le colonel et le caporal promu sous-lieutenant échangèrent leurs rôles. Les seins de Clothilde reçurent la bouche et la langue du nouvel officier congolais, puis la fille sentit bientôt la puissante langue du colonel lui titiller le clitoris. Et le garde qui l’embrassait toujours; elle sentit une main congolaise lui empoigner les fesses et elle en tressaillit. Elle qui était vierge, la voilà avec trois hommes en même temps, sans compter les autres gardes qui attendaient leur tour.
Bientôt, Clothilde jouit très fort pendant que sa collègue râlait de colère en se faisant défoncer par derrière sur le bureau du colonel.
La secrétaire mariée se faisait pilonner en règle. Lassés d’attendre pour Clothilde, deux autres collègues prirent le relais après que la jeune femme eut reçu sa deuxième ration de crème africaine. Ils la retournèrent comme une crêpe pour qu’elle leur fît face, puis déchirèrent brutalement son chemisier et arrachèrent immédiatement son soutien-gorge; ils admirèrent ses tétons aux gros mamelons bruns, encadrés des restes de sa blouse éventrée et de son chic veston de tailleur gris.
La femme portant alliance continua de vociférer des menaces tandis que le premier la violait à grands coups de boutoir, lui faisant face et adorant admirer la détresse que résumait le branlement de ses seins, qui furent vite recouverts des attentions buccales du garde qui lui tenait les poignets en ignorant ses vaines menaces, à présent ponctuées de pleurs, car la Belge capitulait. Bientôt elle lâcha rageusement un cri de jouissance juste au moment où son violeur rugit de plaisir en lui déversant son sirop.
Le colonel admira avec ravissement sa prodigieuse érection, brune et dure, lorsqu’il se mit à poil pendant qu’on plaçait Clothilde, à présent nue comme Ève, par terre à quatre pattes, prête à recevoir les offrandes de la soldatesque.
Clothilde, jeune fille obéissante, reçut la grosse bite du colonel Bobozo en poussant un cri de douleur. Il l’avait fait jouir avec la bouche; elle était mouillée, mais son étroitesse virginale peinait à accommoder ce pilier de chair. Le colonel Bobozo prit la petite stagiaire en poussant un grand cri de victoire; il empoigna sa taille fine et commença à lui faire subir la chute coloniale, à grands coups de bite, la secouant en profondeur pendant que les gardes regardaient le spectacle en souriant, leurs bites impatientes d’essayer cette jolie Blanche qui avait de si belles fesses, toutes resplendissantes de jeunesse.
Clothilde, sa beauté innocente, son petit cul de lycéenne et le contraste fou entre ses cheveux marron et la blancheur éclatante de son dos, sans oublier la grâce féminine de ses jambes… Ce fut trop pour le colonel congolais, un homme de 44 ans s’offrant une fille de 25 ans sa cadette.
Le colonel Bobozo, vaincu par les charmes de la jeune fille de Bruges, poussa un énorme rugissement suivi d’un grognement de gorille alpha; il explosa en elle et lui déversa toute sa cargaison de crème chaude et épaisse. Lorsqu’il se retira, il lui lâcha une ultime coulée, que les mutins virent avec plaisir se répandre sur le cul sublime de cette fille; le gros pénis encore bandé du colonel la surplombait de sa noirceur africaine. L’impensable avait lieu. Les Européens avaient bien raison de fuir. Les épouses et les filles de Belgique apprenaient à braire et à jouir dans les bras de ceux qu’elles étaient habituées de traiter comme des esclaves.
Puis, ce fut le tour du sous-lieutenant Banza, nouvellement promu, qui eut l’insigne privilège de sentir la jeune belge jouir sous ses coups de bélier, qu’il continua de lui offrir en barrage jusqu’au feu d’artifice final. Lui qui avait violé Laurence pendant la nuit put faire la comparaison; il estima préférer cette Clothilde, qui lui avait semblé plus serrée, mais il faudrait qu’il viole Laurence encore pour en avoir le cœur net.
Presque toute la section des sept gardes passa sur Clothilde, qui jouit plusieurs fois malgré elle en recevant ce cortège de verges d’ébène dont ils lui faisaient bénéficier. Au tout début, elle avait eu très mal tandis que le colonel lui prenait sa virginité. À présent, son corps aimait recevoir la chaleur de leur semence; sa tête lui ordonnait de pleurer et de protester. Un garde lui mit sa bite dans la bouche en la menaçant de lui fracasser les dents une par une si l’envie lui prenait de mordre.
Le garde lui empoigna les cheveux et faillit l’étouffer en violant sa bouche jusqu’aux amygdales. Puis, elle reçut l’éjaculation et eut droit à ses premières gorgées de sperme congolais. Les gardes n’osant pas s’aventurer dans la bouche de la secrétaire mariée, ceux à qui il restait encore de la sève se succédèrent par ordre de grade, et Clothilde, assise sur ses petits talons, agenouillée dans sa beauté virginale de fille violée, dut tous les contenter de sa jolie bouche, obéissant au doigt et à l’œil quand ils lui demandaient de leur prendre et masser la bite dans sa main délicate.
La jeune fille avala ou reçut au visage une décharge après l’autre en entendant le soldat râler sa jouissance, lui envoyant parfois des postillons dans les cheveux.
Violées, forcées de jouir, et obligées de sucer les bites dans le cas de Clothilde, les deux employées de bureau étaient par terre, muettes d’épuisement et d’opprobre, chacune avec sa rivière de sperme ennemi qui s’écoulait de sa chatte.
« Et estimez-vous chanceuses qu’on ne vous ait pas violées dans le cul! » leur lança le colonel en se rhabillant. Puis, il se tourna vers les deux officiers prisonniers, dont les érections bien senties étiraient le devant de leur pantalon d’uniforme. Il gloussa de plaisir un humiliant ces officiers à qui il obéissait encore avec déférence une semaine plus tôt.
« Bon, Messieurs les capitaines, vous vous êtes bien conduits et n’avez pas trop gueulé. Vos bites son bien dures de nous avoir vu nous amuser avec ces deux belles pouliches. Allez, je suis certain que vous avez déjà songé à vous en offrir une, à moins que ce soit déjà fait. Allez, ôtez votre pantalon et prenez votre plaisir; on va les tenir pour vous! »
Les jeunes filles de l’administration n’eurent pas vraiment besoin d’être tenues au sol. Elles étaient complètement épuisées. Le père de Laurence fut le plus rapide, et sauta sur Clothilde, qui le reçut en silence et lui passa ses jambes autour du corps et lui murmura qu’elle avait toujours voulu faire l’amour avec lui, non pas de façon sincère, mais bien pour l’exciter et abréger le viol en le faisant aboutir plus vite.
L’autre capitaine, le mari de Sophie, dut donc se contenter de la secrétaire de 25 ans, les gardes ne lui laissant pas le luxe d’attendre pour la jeune Clothilde, dont il avait assisté au viol prolongé en devenant fou de désir pour son corps de lycéenne. Mais tandis qu’il pénétrait la femme mariée, sa main se posa sur la sienne et il sentit son alliance, ce qui l’excita énormément. Dès lors, il posséda la jeune femme, de 20 ans sa cadette, et eut le plaisir de l’entendre haleter sous lui, jusqu’à ce qu’il crie sa jouissance sauvage en la martelant frénétiquement; il sentit la brûlante salve de sperme se perdre en elle en gros traits fumants.
Le père de Laurence continua de violer Clothilde sur le tapis, une ou deux minutes encore, puis il lui râla sa virilité en plein visage et l’embrassa fougueusement tandis qu’il était foudroyé de plaisir et lui répandait sa marée de semence, lui apportant le faible espoir d’un bébé blanc en cas de grossesse.
Puis, les deux officiers déchus furent mis debout, menottés de nouveau, et il leur fut interdit de remonter leur pantalon, ce qui les obligea à marcher par petits pas, comme des pingouins.
Le colonel donna ses ordres aux deux filles de bureau, dont le maquillage était détruit.
« Bon, les filles… C’était bien! C’était vraiment bien. Merci pour la bonne baise, rhabillez-vous en vitesse et allez vous refaire une beauté – vos sacs à main sont juste là – et pas un mot de tout ceci à personne, sinon ce sera une nouvelle punition, et cette fois vous serez toutes les deux enculées par une vingtaine d’hommes. Allez, ouste! Je vous ai assez vues! »
Une fois les filles sorties sous escorte, les deux officiers captifs apprirent que leur calvaire n’était pas fini. Le colonel Bobozo lui annonça la nouvelle mesure disciplinaire.
« Quant à vous deux, vous avez essayé de vous échapper, et il faut que je fasse un exemple! Vous comprendrez que je n’ai pas le choix. Vos femmes et votre fille Laurence vous attendent au cachot. Elles vont bien; le médecin est passé les voir. Vous allez vous-mêmes les déshabiller de nouveau toutes les trois et les faire s’allonger par terre, et là, une compagnie entière viendra se masturber au-dessus d’elles. J’ai interdit qu’on les viole encore, mais foi de colonel Bobozo, elles vont recevoir une longue douche de sperme congolais, et vous allez y assister aux premières loges! »
Ainsi fut fait. Le colonel savait qu’avant longtemps, tous les officiers blancs sauraient ce qui était arrivé aux capitaines Desjoncs et Van Laarens et à leurs femmes, et surtout, à Laurence. Les trois Belges, étendues toutes nues sur le sol de la cellule, virent le grouillant défilement d’uniformes de la Force publique, et furent bientôt cernées de toutes parts par la multitude d’érections congolaises.
Elles reçurent un déluge de sperme et finirent complètement recouvertes d’un manteau chaud et gluant, des pieds à la tête, qui peu après commença à sécher et durcir en croûtes friables, que les gardes, non sans rigoler, leur ordonnèrent de manger. Ah, que c’était bon de couvrir d’opprobre leurs femmes et leurs filles, et devant eux en plus! Les trois femmes belges n’oublièrent jamais cette âcre odeur de semence africaine, qui hanta leur mémoire olfactive tout le reste de leur vie.
Par cette mesure, le colonel voulait aussi savoir si ses ordres étaient bien obéis. On lui rapporta un unique cas de désobéissance : le sous-lieutenant Banza avait voulu savoir si Laurence était aussi étroite et serrée que Clothilde, et avait violé Laurence de nouveau.
« Ah, ça par exemple! Je n’aurais jamais cru ça, venant de lui! » tonna le colonel dans son bureau, encore tout imprégné du parfum de la secrétaire qu’on y avait violée à répétition.
Le sous-lieutenant Banza fut convoqué sur-le-champ au bureau du colonel, qui lui annonça que sa promotion au grade d’officier était annulée jusqu’à nouvel ordre. Il lui accorda toutefois le grade de sergent-chef, qui lui permettait quand même de conserver ses nouvelles fonctions. Le pauvre sergent Banza n’aura été officier que pendant quelques heures, mais il souriait. Laurence était un peu plus serrée que Clothilde; et quelle puissance d’explosion quand il avait joui dans Laurence! Il allait la revioler à la première occasion.
À présent, le sergent-chef Banza songeait à Anne LeBlanc, la plus jeune fille du capitaine-commandant. Il savait que toutes les femmes et filles d’officiers allaient être violées par la garnison au premier prétexte. Tout le monde n’attendait que ça.
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Le capitaine-commandant Gilles LeBlanc apprit la terrible nouvelle; pauvre Laurence! Pauvre père! Il apprit aussi le viol de Clothilde et de la secrétaire; cela lui fit grand peine, surtout pour Clothilde, qui avait l’âge de ses filles. Mais il banda en songeant à Clothilde, Clothilde avec qui il avait parfois conversé, et qui l’avait beaucoup surpris en lui laissant voir qu’elle était disposée à lui faire une place dans son chez-soi, voire dans son lit. Penser à Clothilde nue parmil les nègres le faisait bander.
Il décida de ne rien dire à sa femme. Elle avait déjà assez peur comme ça.
Chez les LeBlanc, Anne avait trop peur pour sortir, mais Juliette avait repris ses balades quotidiennes. Elle rendait visite chaque jour à son ancienne prof de musique. Elle adorait ces paisibles après-midi à converser avec mademoiselle Christiaens tandis que Virginie Longin jouait de son piano.
En ce beau jour du 9 juillet 1960, vers une heure de l’après-midi, Juliette était sortie vêtue de sa robe préférée – une robe d’été à carreaux, sans manches, dont le bleu royal et l’azur sur fond blanc rehaussaient ses pétillants yeux bleus. Voyez son doux visage, sa peau lisse brillant sous le soleil, ses longs cheveux noirs chatoyant sous ce soleil tropical.
Elle marchait, fière et féminine, sachant que sa ceinture portée serrée mettait en évidence ses douces courbes de jeune fille. Elle savait que ses seins étaient aguichants, quoique de taille modeste et sagement voilés sous cette robe bleue et blanche qu’elle portait depuis la fin du lycée.
Juliette savait aussi que ses petits pieds allaient aussi recevoir des regards chargés de désir; elle portait des chaussures plates en cuir souple de style « loafers » qui laissaient voir toutes les chevilles et deviner le blanc satiné de son pied. Aux pieds s’ajoutait le jeune galbe de ses mollets, laissés à découvert par le bas de sa robe, qui s’arrêtait à quelques centimètres sous ses genoux.
Elle avait lu quelque part que beaucoup d’hommes adoraient les pieds des filles, bien qu’elle ne comprît pas du tout pourquoi. En tout cas, l’idée d’une main congolaise lui caressant le pied lui versait une douce ivresse.
Juliette dégageait l’impression d’une jeune femme toute fraîche qui gardait des airs d’adolescente.
Quel crétin que son cornichon de petit-ami! Il restait là-bas à Bruxelles, le nez dans ses livres de latin et négligeait de l’appeler. Elle allait prendre un amant pour l’été et c’était tout ce qu’il méritait. Tant pis pour lui! Il aurait pu s’arranger pour venir la voir un peu; elle aurait trouvé un coin tranquille et lui aurait donné sa virginité. Elle aurait pris sa verge dans sa bouche et bu son sperme. Tant pis! Ce serait un Congolais qui la prendrait!
Tout agitée de ces pensées érotiques, elle marchait d’un pas gracieux dans l’allée bordée de maisons d’officier. Elle poussa l’audace un peu plus loin que d’accoutumée, jusque là où commençaient les baraquements des soldats célibataires, dont quelques-uns étaient assis à fumer près de leur porte.
Lorsqu’elle passa devant trois d’entre eux, elle sentit leurs regards de braise passer sur toute sa personne. Ils ne la sifflaient pas du tout. Règle générale, l’homme congolais savait se tenir; Juliette les trouvait polis et réservés.
Son regard croisa les leur l’espace d’un bref instant. Elle se sentit secouée de trouille, mais follement excitée. Elle fit un très subtil sourire à l’un d’eux, celui qu’elle trouvait le plus beau garçon – la peau lisse de son visage de nègre lui donnait envie de venir se brûler les doigts à ce contact interdit.
Ses yeux d’azur rencontrèrent les yeux noir réglisse de la jeune recrue, l’espace d’une seconde à couper au couteau. Elle sourit. Le jeune congolais ouvrit grand la bouche d’étonnement; sa cigarette tomba presque de ses lèvres charnues. Jamais aucune fille blanche n’avait flirté avec lui, ni avec aucun de ses camarades.
Le petit groupe de soldats congolais la saluèrent d’un hochement de tête, très poliment. Comme elle s’éloignait, elle sentit leurs regards la poursuivre en la balayant tout entière, de ses cheveux moirés jusqu’à ses mollets de fille, en passant par ses hanches, ses fesses aux jolies courbes visibles sous sa robe d’été. Elle savait combien ces bleus rehaussaient la richesse de son teint.
Elle les entendit faire des commentaires en lingala, langue qu’elle comprenait beaucoup mieux que les soldats le croyaient. Elle sentit son cœur battre à tout rompre en les entendant dire qu’ils adoreraient la déshabiller et lui explorer le corps de leurs mains, de leurs bouches, avant de la faire jouir très fort dans leurs bras. Ils s’entendaient pour dire que Juliette était sans doute la plus belle jeune femme de Camp Hardy, et que sa petite sœur était la plus belle jeune fille.
Elle rit sous cape en entendant ça, sans jalousie. « Ha! Ha! Ha! Ha! Si seulement Anne les entendait et comprenait le lingala! Elle en serait toute rouge! »
Les jeunes Congolais n’étaient pas plus mauvais que les garçons blancs, qui eux aussi tenaient des propos lascifs entre eux au sujet des jeunes filles; et elle-même et ses amies faisaient pareil lorsqu’elles étaient entre filles.
Venant de ces soldats au visage féroce, ces propos attisèrent l’incendie chez Juliette, qui continuait de marcher la chatte toute mouillée sous ses vêtements. Elle sentit aussi ses seins se gonfler d’excitation dans son soutien-gorge, tandis qu’elle croisait deux autres soldats et sentait leurs regards s’attarder sur cette partie de sa belle anatomie. Elle se sentit presque défaillir en imaginant comment se serait de se faire caresser et sucer les seins par un Congolais.
Elle sentit ses jambes devenir un peu flageolantes tandis que son imagination la poussait dans des interdits encore plus tabous. Elle s’imaginait avec un amant congolais, jeune et beau, qui la monterait comme un magnifique étalon. Il découvrirait les secrets de son corps, prendrait sa virginité et la rendrait heureuse. Il serait doux et tendre aussi; il la cajolerait doucement après lui avoir fait l’amour. Oh, comme se serait bon de passer ses jambes autour de lui quand il la pilonnerait et lui ferait complètement perdre la boussole! Et puis…
Elle vit son père. Il la foudroyait du regard. Il n’était pas content; pas content du tout. Elle ne l’avait jamais vu aussi en colère. Elle ne comprenait pas; elle se doutait bien qu’il était arrivé quelque chose à Léonie, la femme du colonel, et elle ne sortait jamais passé six heures du soir…
Il la saisit par le coude en serrant fort, la faisant gémir d’une douleur surprise. Gilles LeBlanc ramena sa fille tout droit à la maison. La scène amusa beaucoup les soldats.
Aussitôt arrivé à la maison, Gilles LeBlanc ferma la porte d’un coup sec et invectiva Juliette :
« Juliette, tu ne dois pas sortir comme ça et te pavaner devant les soldats! C’est trop dangereux! Tu t’attires des ennuis, et puis c’est très vulgaire! »
« Papa, j’ai vingt ans et je suis assez grande pour savoir ce que je f…! Aaïe! »
Il ne la laissa pas finir sa phrase. Il la gifla de plein fouet, si fort que la petite femme en tomba par terre.
« Gilles! » cria sa femme.
Gilles resta immobile, atterré par ce qu’il venait de faire. Il regarda Béatrice, puis Juliette. Il avait les larmes au bord des yeux. Jamais il n’avait levé la main sur aucune de ses filles.
Sa fille se leva rageusement, et alla tout droit dans la chambre qu’elle partageait avec Anne, qui était là à écouter ses disques et à lire des livres et des revues. Sous le regard étonné de sa sœur, Juliette fit rapidement ses valises. Elle fit la bise à Anne, lui promit de venir la voir et annonça qu’elle s’en allait loger chez mesdemoiselles Christiaens et Virginie Longin.
« Non! » fit Gilles d’une voix autoritaire. « C’est trop dangereux! Tu ne dois pas sortir, c’est tout! »
Ça lui brisait le cœur de voir sa Juliette le regarder avec autant de colère! Il se rendit subitement compte qu’il risquait d’effrayer ses filles et sa femme s’il n’arrêtait pas de dire que tout était dangereux. Un bref instant, il fut tenté de tout lâcher et de leur raconter ce qui était arrivé aux deux capitaines, à leurs femmes, à la fille Laurence, mais il se ravisa bien vite.
Le mieux était de calmer le jeu et de laisser à Juliette le choix de rester ou non. Après tout, ces deux enseignantes étaient des personnes très bien.
« Je… Je suis désolé, Juliette! Vraiment désolé. Tout est tellement tendu partout. Bon, vas loger chez elles si c’est ce que tu veux… »
Sa fille aînée était trop en colère pour répondre. Lorsqu’elle passa la porte, sa mère voulut désamorcer la tension :
« Juliette, ma chère fille, dis bonjour de ma part à mademoiselle Christiaens et à Virginie. Dis-leur que je vais passer les voir plus tard. »
Juliette ne répondit pas, mais la mère connaissait sa fille.
Une fois Juliette partie, Gilles LeBlanc fondit en larmes dans les bras de sa femme…
« Béatrice, ma chérie, tu n’as aucune idée de ce qui se passe! Aucune idée! On est piégés comme des rats! Il faut foutre le camp… mais c’est impossible… »
Anne vit la scène de sa porte. Jamais elle n’avait vu son père dans un état pareil. Elle eut peur, très peur. Elle retourna dans sa chambre et récouta son disque préféré en lisant son roman préféré; elle était terrifiée aux larmes et tentait d’oublier. Dans sa tête, elle savait vaguement ce qui pouvait arriver, ce que les soldats pouvaient lui faire, mais c’était tout tassé dans son esprit comme une grosse boule d’angoisse informe, au-delà du mur de l’impensable.
« Gilles, tu es fatigué, » lui dit Béatrice d’un ton apaisant. « Elle va être chez elles quelques jours seulement. Je connais ma Juliette. Elle va s’ennuyer d’Anne. De moi. Et même de toi! Je mettrais ma main au feu qu’au moment où je parle, elle est au bord des larmes parce qu’elle t’a fait de la peine. Tu vas voir, ça va s’arranger. Elle t’aime. »
Gilles se ressaisit. Il ne fallait pas qu’Anne le voie dans cet état-là. Il alla la voir dans sa chambre et écouta quelques chansons avec elle. La jeune fille finit par se jeter dans les bras de son père.
« Papa… Père… J’ai si peur! » dit-elle en sanglottant. Il lui caressa doucement les cheveux, l’embrassa sur la tête, et resta avec elle jusqu’à ce qu’elle se sente mieux. Ça l’apaisait lui aussi d’être avec elle. Anne était si douce! Elle était tout le portrait de sa mère au même âge.
Demain, il téléphonerait à ses contacts à Bruxelles. Il fallait absolument trouver un moyen de sortir de ce guêpier.
Lorsqu’elle se présenta chez ses anciens professeurs valise à la main, Juliette craignait de ne pas être bien reçue, même si elle avait de quoi payer repas et hébergement et se contenterait de dormir sur le divan.
En fait, Martine Christiaens et Virginie Longin étaient ravies de sa compagnie, d’autant plus qu’elle était à présent enseignante comme elles. Juliette avait étudié les mathématiques et l’histoire. Elles lui firent un coin tranquille dans la salle de séjour et lui mirent un paravent pour son intimité. Aucun problème.
Martine et Virginie avaient dans les vingt-sept ans.
Martine était menue, magnifique dans sa splendeur de petite femme châtaine; son doux visage et ses courbes de jeune fille nourrissaient les fantasmes d’hommes et garçons, blancs ou nègres.
Virginie, blonde, affichait le type de la fille libraire, lunettes sur le nez, gardant ses charmes cachés sous des tenues sobres, mais tout connaisseur savait bien que sa nudité était une splendeur. Nul ne doit sous-estimer les filles à lunettes.
Elles s’entendaient déjà comme larronnes en foire, tenant d’intéressantes conversations… au sujet des hommes.
« Tu es sûre, Juliette? Eh bien, la femme qui fait cela au Congo doit garder ça top-secret! » dit Martine.
« Je sais, » répondit Juliette en soupirant. « Ça ne se fait pas ici, mais à Bruxelles, ça arrive; c’est très rare, mais ça arrive. Je connais une fille qui louait une chambre dans la maison où j’habite; elle s’est envoyée en l’air avec un nègre. Elle m’a affirmé que la baise était absolument incroyable! »
Juliette prononça ces dernières paroles avec une lueur de désir sauvage qui incendiait la porcelaine bleue de ses yeux de fille vierge.
« Hé bien, jeune fille, j’ai bien peur que tu doives attendre d’être rentrée en Belgique pour mener ta petite expérience! » répartit Martine.
« Une fille de bonne famille doit savoir garder ses petits secrets! » renchérit Virginie avec un sourire joueur. Elle regardait sa nouvelle pensionnaire avec une étrange intensité animant son regard.
« Je sais, je sais… » soupira Juliette. « Les choses sont très différentes ici, mais c’est injuste! C’est mal d’interdire à des gens de s’aimer juste à cause de la couleur de leur peau. C’est très mal vu en Belgique, mais une femme blanche peut épouser un nègre; la loi ne l’interdit pas comme ici au Congo. Mais bon, je ne veux pas entrer dans les débats politiques; je suis jeune et curieuse, c’est tout. »
« Jeune et curieuse, c’est synonyme, » reprit Virginie, « Hé bien, tout ce que je puis dire, c’est que notre ancienne élève est devenue une femme, et elle fait très bien son chemin. » Elle l’embrassa sur la joue en lui tenant la main comme à une petite sœur.
Puis, Virginie lui murmura quelque chose à l’oreille…
« Martine aimerait beaucoup que tu ailles dormir avec elle cette nuit; elle se sent seule, et elle est trop timide pour te le demander. »
Juliette vit Martine qui la regardait en rougissant. Elle sentit son cœur battre à tout rompre de surprise. Martine!?
Juliette n’avait jamais songé à une rencontre sensuelle avec une autre femme. Elle se sentait cependant curieuse, et puis, le lit serait plus confortable que la causeuse…
Béatrice vint faire son tour vers les trois heures. Elles passèrent une excellente fin d’après-midi. Béatrice regarda sa fille jouer du panio, si gracieuse tandis que ses doigts de fée caressaient les touches; elle remarqua une légère tendance à s’attarder sur les touches d’ébène, qu’elle semblait caresser avec sensualité. Elle fit ce constat sans plaisir. Il n’y avait rien qu’elle redoutait plus que de voir sa Juliette devenir une garce à nègres.
Ce samedi après-midi, 9 juillet, fut l’un de ces moments à la météo idéale où il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid, comme c’est habituellement le cas en juillet, le mois le plus frais de l’année congolaise.
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À SUIVRE