Author Topic: Jacquerie (violence)  (Read 1905 times)

PurgatoryKnight
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Jacquerie (violence)
« on: November 12, 2021, 04:30:26 AM »
Le viol est un crime haineux et méprisable punissable avec toute la rigueur légale. Si vous ne faites pas la différence entre la réalité et les fantasmes, ou si vous détestez les histoires où l'on décrit des viols fictifs, eh bien, n'en lisez pas !

N.B. Cette histoire est une traduction française de ma version originale, publiée dans la section "Gang Rape".




Jacquerie... Voici la définition dans le Free Dictionary...
1. La grande révolte des paysans français contre la noblesse en 1358.
2. Révolte paysanne, surtout lorsque cette révolte est particulièrement sanglante.

La fusion de ces deux définitions décrit le pire cauchemar de la noblesse !
Révolte de paysans contre la noblesse, surtout lorsque cette révolte est particulièrement sanglante.


Cela a commencé dans un petit village non loin d'un château. L'hiver 1344 avait été particulièrement dur dans ces contrées ; il y avait eu disette, et des rumeurs circulaient au sujet des riches et privilégiés qui s'étaient fait de jolies provisions de victuailles.

Sire Romuald, le chevalier du village, homme lige du baron Hughes de la Blanche Colline, fêtait l'anniversaire de sa fille. Gilberte avait bien grandi ; elle était devenue un beau brin de fille ; son père songeait déjà à la marier à l'un des jeunes fils de son baron. Ses deux fils, Pierre et René, avaient sept et onze ans. Les deux autres enfants nés de leur union n'avaient pas vécu un an.

Dame Isolde, l'épouse de Romuald, conservait un air d'étonnante jeunesse pour une femme de trente ans qui avait traversé cinq grossesses. À la grande joie de son mari, c'était encore à peu près la même demoiselle noble qu'il avait épousée naguère. Au village, de nombreuses commères envieuses disaient à qui voulait entendre qu'elle avait des commerces avec le Diable, et ce serait pour cela qu'elle conservait la peau fraîche et immaculée. Avec sa chevelure noir de jais et son allure noble, elle était tout à fait l'une des plus belle femmes de toute la baronnie !

Jehanne, la jeune servante, avait mis une grosse pièce de jambon fumé sur le feu ; c'était la toute dernière, et la maisonnée avait fait ceinture austère depuis mardi gras en gardant cette belle viande pour l'arrivée du printemps, date qui coïncidait avec le Nouvel An, Pâques et l'anniversaire de Gilberte. L'occasion étant grandiose, la noble dame et sa fille portaient leurs cheveux lousses, contrairement à leur habitude de les garder tressés sous un voile.

Une brisure dans un volet, un léger rhume ayant rendu le chevalier quelque peu insouciant, et la complicité aveugle du vent passant devant la fenêtre ; il n'en fallut pas davantage.

Une note de jambon fumé dans la brise parvint au nez de Jean Bon-Dur, père de huit enfants dont le plus jeune n'avait hélas pas survécu aux rigueurs de l'hiver.

Sa famille subsistait avec du pain à la farine de glands de chêne ; il n'y avait plus rien d'autre. La chasse au gibier était formellement interdite, réservée à la noblesse. Certains seigneurs donnaient licence aux paysans quand il y avait famine, mais le baron Hugues de la Blanche Colline n'avait pas cru bon d'accorder cette permission.

L'hiver ayant été tout à fait glacial, rivières et ruisseaux avaient gelé, rendant la pêche pratiquement impossible. À présent, on pouvait pêcher de nouveau, mais voilà, deux hommes des bois aimés du voisinage avaient été pris à chasser, et on les avait pendus. C'était la loi, mais cela avait suscité une sourde colère chez les gens du pays. Ç'avait été particulièrement difficile à avaler pour Jean Bon-Dur, dont la fille aînée était promise en mariage à l'un des deux défunts, désormais fantômes à l'origine de sons étranges qu'on pouvant ouïr près du grand chêne où ils avaient eu la corde au col, du moins c'est ce que les vieilles femmes racontaient.

Et aujourd'hui... Ce fumet ! Ce maudit fumet !

"Ça sent le jambon fumé !" dit Jean à sa femme.
Il alla voir son voisin, lui demandant s'il sentait lui aussi ce fumet. Ils allèrent chez un autre voisin, qui lui-même en parla à quelqu'un d'autre... Dans chaque nouvelle maison visitée, les voix se faisaient plus fortes et hostiles.

Quand cette histoire de fumet arriva aux oreilles du curé, il était déjà trop tard. Une bonne vingtaine d'hommes s'étaient armés de fourches, de couteaux et de haches. Ils s'en allaient tout droit à la maison forte de Sire Romuald !


SECOND CHAPITRE À VENIR.
« Last Edit: December 30, 2021, 06:54:12 AM by HistBuff »